Bandeau
Collège Paul Eluard, Vénissieux
Slogan du site

Site du Collège Paul Eluard à Vénissieux

TEMOIGNAGE DE CLAUDE BLOCH - 20 NOVEMBRE 2019

Ancien déporté à Auschwitz, Claude Bloch est venu témoigner devant les 200 élèves des 8 classes de 3ème.

Article mis en ligne le 15 décembre 2019
dernière modification le 11 février 2020

par A. Zaragori

Ce mercredi 20 novembre 2019, Claude Bloch est venu témoigner au sein de notre collège, devant les 200 élèves des 8 classes de 3ème, pour leur montrer ce qu’il a vécu durant l’été 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Claude Bloch, né le 1er novembre 1928 à Lyon, est un Juif français qui a été arrêté en 1944 avec sa mère et son grand père à l’âge de 15 ans. Il a été déporté à Auschwitz. Au début de la guerre, la mère de Claude Bloch a perdu son travail à la Préfecture à cause des lois antisémites de 1940, qui excluent les juifs du travail public. Sa famille n’a pas obéi à la loi décrétée par le régime de Vichy et ne s’est pas déclarée aux autorités comme étant juive. Sa mère a été obligée de faire des faux papiers pour échapper l’arrestation par la Gestapo par la suite toute la famille est obligée de faire des faux papiers.

En 1944, Claude Bloch est âgé de 15 ans et est élève en 1ère à la Martinière. En février 1944, sa grand-mère apprend que des rafles se préparent. Ils décident donc de partir ils louent un petit appartement dans les environs de Lyon, à Crépieux. Grâce à son grand-père qui a maquillé sa carte d’identité en transformant son nom en "Blachet", Claude Bloch ne se déclare pas comme juif durant les contrôles dans le bus scolaire. En mai 44 leur appartement de la rue Franklin à Lyon est détruit par la Milice, qui en fait un de ses bureaux.

Claude Bloch fut arrêté le 29 juin 1944 avec sa mère et son grand-père, par Paul Touvier, chef de la Milice. Sa grand-mère échappe à l’arrestation car elle a un rendez-vous à Lyon. Amené dans les bureaux de la Gestapo à Bellecour, sa mère et son grand-père sont interrogés. Son grand-père décède pendant les interrogatoires. Claude Bloch est ensuite incarcéré à Montluc dans la "baraque aux Juifs" puis à Drancy avec sa mère. Avant d’être arrêté par la Milice, la mère de Claude Bloch lui a dit de porter un pantalon long pour une raison qu’il ne comprenait pas au départ. Puis à Auschwitz, elle lui sauve la vie en le poussant dans la file des hommes et le pantalon long qu’elle lui a conseillé lui a permis d’échapper à la sélection pour les chambres à gaz. Il ne reverra jamais sa mère.

En janvier 1945, les SS décident d’évacuer une partie des détenus en train de marchandise au camp de Stutthof vers la mer Baltique. Après l’armistice, la Croix-Rouge prend en charge M. Bloch. Il est soigné en Suède pendant plusieurs mois. Le médecin lui donnait à peine 24 heures à vivre lorsqu’il l’a vu pour la première fois, très affaibli, et il faisait 30 kilos seulement.

Lors de son retour le 22 juillet 1945 il parvient à contacter sa grand-mère à Lyon. Grâce à elle, il a été réinscrit au lycée de La Martinière. Depuis une vingtaine d’années il prend son courage à deux mains pour pouvoir raconter ce qu’il a vécu car cela est très compliqué mais aussi très important pour les déportés de raconter cette histoire.

Sorya Ham et Fatima Merabti