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TEMOIGNAGE DE BENJAMIN ORENSTEIN, 26 NOVEMBRE 2018
Article mis en ligne le 24 janvier 2019

par A. Zaragori

Dans le cadre de la préparation du voyage-mémoire à Auschwitz, nous sommes allés lundi 26 novembre entendre le témoignage de Benjamin Orenstein , rescapé d’Auschwitz.

Il est né le 4 août 1926 dans un petit village situé en Pologne, Annopol. Ce dernier est issu d’une famille comptant neuf personnes. Celle-ci est juive, modeste, croyante et pratiquante. Très vite, il perçoit l’hostilité dont les Polonais font preuve à l’égard des Juifs. A commencer par l’école. Il nous raconte que les enfants l’appelaient : « Beilis » du nom d’un Juif accusé à tort d’avoir tué un enfant chrétien. Les juifs sont considérés comme des êtres inférieurs. Ils forment une communauté à part et sont critiqués, mis de côté, servent de boucs émissaires.

La guerre éclate en 1939 et la Pologne est envahie par les Allemands. Benjamin Orenstein n’a que treize-ans au moment des faits. Il nous raconte la déportation de ses parents et de sa sœur puis sa déportation ainsi que celle de ses frères. Seule la terreur régnait et il était condamné non pas à vivre mais à survivre. Il n’a même pas encore quinze ans lorsqu’il entre dans un premier camp de travail à Leniszsow. Il passe ensuite par plusieurs camps avant d’arriver à Auschwitz en 1944. Lorsque Orenstein entre dans ce camp il est alors matriculé numéro B4416. Il perd toute identité.

Il nous décrit ensuite la vie dans les camps : les travaux forcés, la faim, la torture, le froid, l’humiliation, la soif… Tout ce qui peut paraître impensable de nos jours, les juifs l’ont vécu et les Allemands l’ont fait. Personne ne peut s’imaginer l’atrocité que les déportés ont dû supporter et un déporté, ne peut souvent expliquer, plus de 70 ans après, l’enfer qu’il a vécu. Pendant près de cinq ans, les Allemands ont semé une terreur que l’on ne peut aujourd’hui comprendre – mais seulement expliquer pour ne pas oublier ni recommencer. Benjamin Orenstein assiste à la libération des camps en 1945. Il est finalement hospitalisé à Lyon.

Il s’y installe en 1951. Il est alors le seul survivant de sa famille. A la fin de son bouleversant témoignage, il nous dit : « Je vous charge de devenir les témoins des témoins ». Cet article a donc pour but de faire acte de témoignage et par la suite, nous l’espérons, faire connaître une période sombre de l’Histoire.

Pour les élèves participants : Salma Er-Rkaibi et Lydia Zeroug